Accueil L’oulipien de l’année Cité récitée
Annan, destin des roches

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Randonnant, enfin je crut discerner l’Annan, le bled du blizzard incessant.
En ce bled le blizzard apporte fragrances d’erg et de flots, et porte trop
d’escarbilles carmin cochonnant, oh !, mes nippes. Son son ne prend pas fin,
donc interdit les gens en l’Annan converser. L’Écrit de Plantes des Sables
dit : « Si blizzard y prend fin, les murs en l’Annan tombent. »

A flottes d’avril, l’enfant en sept ans y prend un roc dans un sac, sans y
tricher.

Sur son roc, là, griffonnés, ses destins en homme grand : un roc dit job,
mec, contingent en bambin, mort. On lit destin sympa, triste, très moche,
trop horrible, très vachard, etc. Or les gens en l’Annan l’acceptent, et ni
tristesses, ni cri.

Très renversé, très, j’ordonne « Gros cornac, commente ! ». Gros cornac rit :
— Supporter ces destins ignobles n’importe, cher, sachant être très
non-responsable chez son mal.

(du Bled des rappels - un Hervés Le Thellihhers)

okkappi : alternance d’une voyelle et de deux consonnes.